On s’accorde à dire que le double vitrage reste la technique réglementaire quand il s’agit d’une pose dans le neuf ou dans la rénovation des fenêtres. Toutefois, le triple vitrage peut concurrencer ce dispositif dans certaines mesures. On va donc voir ci-après dans quelles modalités choisir le triple vitrage et quelle performance thermique et acoustique peut-il apporter ? Il est également important d’avoir une notion sur les caractéristiques du triple vitrage et la mise à prix sans oublier au passage les apports solaires.
La pose d’un triple vitrage doit être basée sur le bilan énergétique de la maison. Il doit y avoir un contrôle de l’isolation de la maison pour ne pas investir en vain dans le triple vitrage. En général, les maisons à isolation classique ou les maisons à très basse consommation énergétique sont plus ou moins appropriées à ce type de vitrage. En effet, le choix et l’utilisation du triple vitrage sont fonctions de la consommation énergétique totale du logement. Dans la pratique, les parois peu ensoleillées orientées vers le Nord ou à l’Est sont les plus conseillés, de préférence dans les régions plus froides. En adoptant une architecture bioclimatique, il faut soupeser autant que possible les ouvertures au nord.
Un logement à très haute performance énergétique peut probablement se conformer au triple vitrage, c’est-à-dire que la consommation d’énergie totale avoisine les 15kwh/m²/an. C’est d’ailleurs l’exigence du label Passiv’haus. En outre, le triple vitrage est acceptable s’il n’est plus primordial d’obtenir des apports solaires importants, le cas d’un bâtiment dont l’isolation est déjà performante. Sous réserve que l’isolation thermique du triple vitrage permet de limiter les déperditions dans ce bâtiment où il n’y a non plus de ponts thermiques et que la ventilation est continuellement contrôlée. Il s’agit ci-après de parler plus sur la performance thermique du triple vitrage.
En général, le triple vitrage est composé de 3 couches de verre de 4 m/m ou de 6m/m selon l’objectif du concepteur : l’isolation thermique performante et l’isolation acoustique viable. Selon les techniciens, le triple vitrage a un coefficient de déperdition de chaleur relativement faible, de l’ordre de 0,7W/m²K contre 1,1W/m²K pour le double vitrage. A noter qu’autant le coefficient noté Ug est faible, l’isolation thermique est meilleure. Par ailleurs, la recommandation de la réglementation thermique RT 2005 est un coefficient Ug ≤2 et celle de RT 2012 est d’Ug ≤ 1,6.
A titre d’illustration, le triple vitrage à lames d’air représente un coefficient Ug=1. Ainsi, s’il est monté avec des lames d’argon, le coefficient Ug est de 0,8 et d’Ug = 0,6 si ce sont des lames de Krypton qui sont utilisées pour le triple vitrage. Effectivement, si l’assemblage de ces lames est bien pensé et terminé comme il se doit, les performances thermiques du triple vitrage peuvent être bienfaisantes. A noter que ce sont des lames de gaz jouant le rôle d’isolant qui intercalent les couches de verre. Le triple vitrage comparé avec le double vitrage classique ne représente pas de différence très significative en ce qui concerne l’isolation acoustique. Cette remarque incite l’observation des caractéristiques du triple vitrage, outre la performance thermique.
Le nom attribué à ce type de vitrage est dû aux trois (3) couches de verre dont l’épaisseur est déterminée selon le budget et selon l’objectif technique, soit 4 ou 6 mm. Ces 3 couches de verre sont intercalées de deux lames de gaz d’environ 12 ou 16 mm selon le choix du propriétaire. A cet effet, le triple vitrage est relativement lourd comparé au double vitrage qui n’a qu’une seule lame de gaz. Le triple vitrage pèse environ 30kg/m². Pour la pose, on a besoin des appuis nécessairement solides des fenêtres. Il faut penser que la confection d’un triple vitrage doit être durable, dans une hypothèse de ne pas rénover fréquemment la menuiserie des fenêtres. En effet, l’épaisseur du dormant et de l’ouvrant des fenêtres va augmenter de 20 mm minimum, à cause de la pose de la 3ème paroi vitrée. Le triple vitrage nécessite une main d’œuvre spécialisée et non moins des matières premières de qualité.
En ce qui concerne les apports solaires ou plutôt les apports de chaleur dans le logement renforcé de triple vitrage, la proportion d’énergie solaire restituée à l’intérieur notée « facteur g », est de 0,5 environ. A titre de comparaison, le facteur g du double vitrage est de 0,65 représentant alors une performance moindre que celle du triple vitrage. De même, le coefficient de transmission lumineuse, c’est-à-dire la proportion de lumière restituée à l’intérieur du logement est de 0,7 contre 0,8 pour le double vitrage. C’est également un indicateur que le triple vitrage fournit plus de performance que le double vitrage.
En comparant deux fenêtres de mêmes dimensions renforcées en double et en triple vitrage, le triple vitrage va coûter 80% plus cher que le double vitrage. Certes, la durée de vie de la menuiserie, plutôt le vitrage triple est d’environ une trentaine d’années, mais quand même il faut penser à l’investissement et aux impacts y afférents. Il est possible de comparer des propositions de prix sur internet, y compris les spécifications techniques, la pose la durée des travaux. Pour un même prix, il est préférable de choisir un professionnel RGE c’est-à-dire Reconnu Garant de l’Environnement qui accepte de réaliser le devis à domicile. Ce serait mieux si ce professionnel accepte de démontrer ses anciennes œuvres. Selon le cas, ce n’est pas trop demander une attestation de l’assurance décennale concernant les travaux effectués. A noter que la qualité et la durabilité n’ont pas de prix. Il faut donc éviter la main d’œuvre bon marché, surtout le devis mal conçu.
A propos du devis sur la confection et la pose d’un triple vitrage, il faut y retrouver la précision sur le coefficient « Uw » qui indique les déperditions thermiques. Pour un triple vitrage de qualité, cet Uw doit être ≤ 0,7W/m²K. De plus, le professionnel doit être apte à assurer une menuiserie garantissant la performance des fenêtres. Si un double vitrage renforcé coûte 100€, par exemple, le triple vitrage de mêmes dimensions va coûter dans les 180€. A cet effet, le prix proposé est plus ou moins raisonnable.
Selon les observations et les conclusions, en général, la faible déperdition de chaleur provoquée par le triple vitrage promet une bonne isolation thermique. Le triple vitrage est relativement confortable en été, le dispositif peut filtrer et capter peu de chaleur du soleil. Dans une maison passive renforcée de triple vitrage, il y a une diminution non négligeable du chauffage. Certes, le gain en énergie est relativement négligeable si on se réfère au coût d’investissement, mais il faut positiver les avantages lorsqu’il s’agit d’un logement à très basse consommation énergétique, y compris les maisons passives.
Il faut vérifier si la menuiserie des fenêtres peut supporter le triple vitrage qui pèse 30kg/m². Le cas échéant, il faut procéder au changement de l’huisserie et de la menuiserie pour prévoir la durabilité et la qualité du travail. En ce qui concerne l’impact du triple vitrage, il faut être conscient que la transmission de la lumière du jour va être faible. Si cet objectif ne convient pas, il faut changer de choix de vitrage. Notamment en hiver, la chaleur du soleil est faiblement captée. Et en ce qui concerne l’isolation acoustique, il ne faut pas s’attendre à un résultat 100% hermétique. En tout cas, il faut se préparer aux coûts engendrés par la pose d’un triple vitrage, au risque d’arrêter les travaux en cours en cas d’insuffisance du budget.
Pour les façades sud, il est de préférence utiliser le double vitrage, la raison est que le double vitrage laisse passer plus de chaleur solaire que le triple vitrage. Pour trouver l’équilibre entre les apports solaires et l’isolation et surtout pour maîtriser votre budget, le double vitrage est plus abordable que le triple. Cependant, si le professionnel peut fournir un triple vitrage monté avec un verre extra blanc comme verre intermédiaire, on peut adopter le dispositif dans n’importe quelle région du pays.
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